XP-Psychedelik

Mes expériences personnelles, mon défouloir.

Jeudi 23 avril 2015 à 3:25

http://xp-psychedelik.cowblog.fr/images/140717134225fridakahlophotohorizontalgallery.jpgFrida Kahlo 
" Pour créer son propre paradis, il faut puiser dans son enfer personnel."
 

Je viens donner des nouvelles, a vrai dire il ne s'est pas passé grand chose jusqu'à maintenant, j'ai survécu. M. n'a plus de traitement depuis deux mois à cause d'un problème de sécu du coup on a plus rien. Obligé de trouver notre dose chaque jour pour ne pas être malade. Alors on essaie de faire "au mieux". On est pas sorti à part pour aller chercher ce qu'on a besoin : on ment, on vend des trucs, on vomi, on s'engueule, on s'excuse, se câline. Uni dans la galère dans le meilleur comme dans le pire.

Voilà j'ai décidé (enfin ?) de me bouger les fesses. J'ai besoin d'aide. J'ai finalement appelé l'hôpital pour expliquer qui j'étais et "mon cas". J'ai rdv demain matin à 9 heures avec un psychologue spécialisé dans l'addictologie, je dois voir aussi une assistante sociale pour avoir une couverture sociale puis faire prise de sang (si l'infirmière arrive à trouver une veine je l'applaudis) et analyse d'urine. Ensuite j'attends environ 15 jours puis j'aurais un traitement et des séances régulières avec médecins et psychologues. Ca me fais du bien de me dire que je vais pouvoir confier ce calvaire, enlever un peu de ce poids que je porte sur les épaules.

J'ai pris quelques résolutions ces derniers temps aussi, je tiens un journal intime depuis plus de quatorze ans, mais j'ai décidé d'avoir toujours sur moi un carnet de note. Je suis toujours entrain de noter sur des coins de feuilles des citations, des idées, de faire des croquis,... pour, au final, soit ça part à la poubelle, soit je les perd bêtement. Puis ça me fais du bien parfois même juste de noter ce que je ressens sur le moment. Par exemple hier j'ai écris en majuscule, à enfoncer le papier comme une forcenée, a quel point j'en avais marre et ça m'a soulagé. J'ai besoin de faire de ce fardeau quelque chose de plus beau. De me servir de cette solitude et de ma souffrance dans mes peintures, mes écris, mes croquis. J'ai besoin de ça, vraiment. Je crois que si je n'avais pas l'écriture et le dessin pour décompresser, j'imploserai de l'intérieur. Depuis la rue ça m'a permis de m'exprimer quand personne ne m'écoutait. J'ai aussi des projets : j'aimerais faire des illustrations pour des livres pour enfants, j'aimerais aussi écrire un livre. Plusieurs personnes m'ont dit que je pourrais, en prenant du temps, en mettant en forme, faire partager mon expérience de la rue si jeune, mon expérience avec la drogue, raconter mon histoire tout simplement, cette idée me plaît bien mais je ne sais pas encore pour l'instant comment fini "l'histoire", j'espère qu'elle finira bien, ahah. Et aussi essayer de vendre quelques créations mais ça j'en parlerais plus tard.
 
Quand j'étais à la rue je pensais que rien ne pouvais m'arriver de pire, j'avais la rage les 3/4 du temps. J'y ai appris la débrouille, je pensais connaître la solitude. Mais je n'étais pas réellement seule, dehors on rencontre plein de monde et on bouge tout le temps. Alors que l'héroïne ça te bouffe la vie, au début c'est presque génial, on se sent tellement bien, c'est indescriptible mais ça n'en vaux pas le coup. Stp toi qui me lis, n'essaie pas. Ou alors essaie si tu veux vraiment mais ne te shoot pas et n'y retouche pas après ta soirée. Je me sens perdue chaque jour, dès que j'ouvre les yeux je pense à la came et je suis trempée de la tête au pied et j'ai envie de vomir. Des qu'il ne m'en reste plus qu'un je panique, une panique profonde et je sais que personne ne pourra comprendre. Que personne ne pourra m'aider. Je ne peux pas demander à un(e) ami(e) de me prêter de l'argent pour "ça" alors que j'en ai tellement besoin. Je préfère me couper une jambe plutôt que d'être en manque d'héroïne, je le jure sur tout ce que j'ai de plus précieux au monde : c'est comme si on me torturais et que j'implorais qu'on arrête de me couper en morceaux et ça dure entre 8 et 15 jours. Si tu as survécu bien sur car tu peux très bien tomber dans les pommes de douleur et t'étouffer avec ton vomi...

Vivre me manque, c'est comme si j'avais un gros oreiller écrasé sur le visage depuis deux ans. La lumière ne passe plus, le son est assourdissant, tout est flou. Je ne sais plus ce que je ressens, je continue à lire et à dessiner mais bien moins qu'avant car chaque chose est difficile à faire, ça me demande beaucoup plus de concentration et d'effort. J'ai tellement envie de sortir, d'aller boire une bonne pinte avec une amie à la terrasse d'un bar, d'aller taper du pied devant plusieurs kg de son en pleine forêt et au petit matin m'asseoir dans l'herbe avec mon carnet de croquis, de la peinture et un petit carton LSD dans le sang. Redessiner ce que je ressens, ce que je vois sur le moment, les couleurs que j'entends... J'aime tellement ces moments, mes moments de bonheur. Ca me manque, et lui aussi il me manque. Il est là mais c'est comme si on était tellement loin, j'ai hâte qu'on ré-ouvre les yeux et qu'on voit qu'on a réussi ! Qu'on a traversé ça ensemble, qu'on sorte et qu'on soit aussi proche qu'avant, qu'on refasse qu'un, comme si tout cela avait été un mauvais rêve.
Par personne4 le Vendredi 24 avril 2015 à 21:39
Des nouvelles que je n'osais espérer.
Je t'encourage, te soutiens, ça ne sert à rien mais je veux peut-être juste que tu vives pour avoir encore le droit de te lire.
Et franchement, quand tu prends des résolutions (j'avais écrit bonnes mais je trouve cela stupide) tu écris bien.
Pourvu que le psy soit à la hauteur, pourvu que tu sois un individu dans ce parcours, pourvu que tu puisses faire de ta vie un rêve... un vrai!
 

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